Techniquement parlant, je ne devrais pas y être : l'enfant ne m'est pas biologiquement attaché[1]. Mais étant « le grand-père de cœur »[2] et, facteur agravant, avec un agenda relativement souple, c'est moi qui m'y colle - pour la troisième fois en deux ans. Ce n'est pas plus agréable qu'il y a vingt ans. Les deux fois précédentes, ça avait duré une heure, avec moults larmes, cris et gémissements.
J'ai eu ma belle-fille au téléphone ce matin, qui était plus stressée que l'enfant concerné. Carte Vitale, doudou, sirop décontractant (j'ai hésité à lui dire « nan mais je vais lui faire fumer un petit pétard juste avant, t'vas voir ça va rouler »[3])... Tout y est, ou presque. À mon avis plus pour rassurer la mère que pour l'enfant, mais je verrai bien ce qu'il en est dans quelques heures.
Quelques heures passent...
Déjà, nous sommes arrivés en avance : je devais récupérer l'artiste à son école avant la reprise des cours, soit une heure avant le rendez-vous médical. La dentiste nous a dit d'aller faire un tour plutôt que d'attendre. Nous avons trouvé une aire de jeux à proximité, et le toboggan et autres agrès ont servi pendant une bonne demi-heure. Preuve que de stress il n'y avait pas vraiment.
Puis, sans exagérer, entre le début et la fin du rendez-vous, il ne s'est pas écoulé plus de 20 minutes, règlement et paperasserie incluse. Terriblement efficace, sans heurts, sans brusquer personne. Je n'irai pas jusqu'à prétendre qu'il n'y a pas eu de larmes, mais il n'y a pas eu assez de temps pour pleurer que c'était déjà fini. Lorsque la dentiste a dit « voilà c'est terminé », je pensais qu'elle parlait uniquement de la phase délicate de l'anesthésie (seringue, piqûre, tout ça). Elle a dû me confirmer que non, tout était fait, la dent était arrachée et nous pouvions repartir.
Ça a fait autant de temps en plus pour manger des glaces à l'appartement après. Pas vraiment désagréable non plus.