Madame, Monsieur,
J'ai été victime d'un incendie dans la nuit du 12 au 13 novembre 2023, concernant ma résidence principale de Le-Petit-Village. Nous sommes 18 mois après ce sinistre, et je prends mon clavier pour vous faire part de mon profond agacement, pour ne pas dire énervement, quant à l'absence de progression des réparations.
Je ne prétends pas que rien n'a été fait, évidemment. Mais un temps littéralement monstrueux est perdu en... je ne sais quoi. L'expert d'assuré qui m'assiste (MesExperts) relance très régulièrement (jusqu'à plusieurs fois par semaine) l'expert d'assurance (VosExperts), avec des demandes insistantes, sans que cela ne produise d'effet.
Je suis bien conscient que MonAssurance se doit de valider un certain nombre de points quant aux devis et réparations à réaliser. Toutefois, il est évident que la diligence qui est impérative en ce domaine n'est pas présente.
À titre d'illustration de mes griefs, un devis de déshumidification (opération nécessaire avant travaux) a été établi en juillet 2024. Après relance de mon expert d'assuré en septembre 2024, il s'est avéré que le devis n'a pas été vu ou traité. Le dit devis n'étant plus valide, il a fallu demander un nouveau devis au prestataire en octobre. Ce dernier s'est fait tirer l'oreille : le premier devis lui a été demandé « rapidement, urgent, merci », et nous revenons trois mois plus tard avec la même demande... Bref, après diverses péripéties et relances, le devis a été validé en février 2025. Après sept mois.
Détail amusant, bien que ce devis a été validé par vos services et signé de ma part en février 2025, la déshumidification n'est pas faite -- pour une raison annexe : « la maison a séché toute seule, c'est pas la peine ». Sept mois de perdus pour... ça.
Autre exemple, lors de la dernière réunion qui s'est tenue à la mi-mars 2025 pour examiner les devis reçus un mois plus tôt, le maître d'œuvre a été très insistant sur les délais de mobilisation des artisans, notamment du couvreur/charpentier (6 à 8 semaines minimum). Quelques corrections sur les devis ont été demandées et reçues fin mars. Et depuis... rien. Mon expert d'assuré relance le vôtre, et... aucun retour. Nous venons de perdre un mois quant à la validation d'un devis qui était indiqué comme particulièment urgent pour le démarrage des travaux.
Nous sommes le 1er mai 2025. Si l'on regarde le calendrier, le mois de mai est... quelque peu allégé de journées de travail. Il ne va donc rien se passer. Imaginons, soyons fous, que MonAssurance valide le devis du couvreur/charpentier début juin, soit deux mois après l'avoir reçu. Il faut ajouter deux mois pour la disponibilité des artisans, on arrive début aôut, c'est-à-dire, congés estivaux obligent, septembre.
Les travaux ne commenceront donc, hypothèse optimiste, qu'en septembre 2025. J'écrirai bien volontiers ici toute la bordée de termes peu courtois qui me vient à l'esprit mais, bonne éducation oblige, je me fais violence et me limite à vous écrire (en majuscules, car en réalité je hurle) : IL N'EN EST PAS QUESTION ! BOUGEZ-VOUS !!! Les retards accumulés par MonAssurance m'occasionnent un préjudice personnel particulièrement lourd que 1/ je n'entends nullement laisser courir et 2/ qu'il faudra indemniser par ailleurs.
Pour finir cette longue missive, je dois aborder un dernier point qui, de nouveau, tourne autour de l'organisation et de la gestion de ce dossier et des travaux afférents.
J'ai lu, dans les échanges entre maître d'œuvre, expert d'assuré et expert d'assurance, que MonAssurance (qui assure les trois maisons qui ont brûlé en novembre 2023) souhaite optimiser les opérations pour minimiser les coûts notamment de mise en place (grue pour la couverture, etc.).
L'idée est intéressante, mais présente une limite extrêmement claire : il y a d'un côté mon sinistre, mon chantier, mon calendrier et, de l'autre, leurs sinistres, leurs chantiers, leurs calendriers. Si les calendriers peuvent, sans préjudice pour les assurés, être coordonnés, tant mieux pour MonAssurance qui minimisera ainsi les coûts annexes. Si ce n'est pas possible, je refuse que mon chantier soit artificiellement retardé pour « coller » aux autres calendriers. Cela signifierait que MonAssurance augmente volontairement mon préjudice en me faisant attendre un événement qui ne me concerne pas.
Le point précédent est d'autant plus important que l'expert d'assuré de mon voisin M. CherVoisin-1 a été arrété pour raisons médicales il y a plus de deux mois, et que le dossier de mon voisin est bloqué depuis. Cet incident, évidemment regrettable pour mon voisin, ne concerne pas mon sinistre et je refuse qu'il ait un impact sur ma réparation.
Je pense que vous avez compris que je suis excédé par le traitement particulièrement insouçiant de ce qui est un préjudice personnel lourd et grave. Voilà 18 mois que j'ai été chassé de la maison que j'occupais depuis 30 ans et dans laquelle j'ai investi énormément d'affect, d'énergie et d'argent. Cette situation ne peut plus durer.
La municipalité de Le-Petit-Village commence elle aussi à trouver le temps long, deux rues étant interdites à la circulation tant que les travaux ne sont pas réalisés. Il n'est probablement pas utile de vous rappeler que, contrairement à moi, la municipalité à la possibilité de demander une exécution sous astreinte.
Cordialement, Moi.
Serez-vous surpris d'apprendre qu'une réunion, demandée depuis plus de deux mois par mes experts, est organisée demain ?