Devant la lourde insistance d'une foule de carnetières vociférantes, constituée très exactement d'une seule personne (elle se reconnaîtra), je reprends mes petites fiches techniques. Nous avons abordé la tête et le visage, passons donc au cou.
Le cou est un tube. Mou et fragile d'un coté (devant, vous l'aurez sans doute deviné), plutot résistant ailleurs. Principe de base : moult précautions. N'allez surtout pas étrangler votre partenaire, c'est pas du jeu.
Je travaille le cou en étant dans le dos de la patiente. Soit elle est assise sur une chaise, soit elle est allongée sur le ventre. Il y a probablement d'autres possibilités, mais celles-ci sont les plus classiques.
Etre dans le dos a l'avantage que le bout de mes doigts n'arrive guère plus loin que sur les côtés du cou. Si on ne fait vraiment pas attention, on comprime un peu la trachée, mais sans que cela puisse devenir dangereux. Cela dit, il faut faire très attention. Encore plus si vous avez des doigts longs.
Il est conseillé de mettre la nuque en extension, en demandant à la patiente de pencher un peu la tête vers l'avant.
Le travail n'est pas bien complexe. Pour l'essentiel, il se fait du bout des pouces et du haut de la paume (amorce du poignet), de manière symétrique, en commençant à la base du crâne et en descendant. Les autres doigts restent très légers sur la peau, plus une caresse qu'autre chose. Les pouces sont fermes. On masse ainsi la "face arrière" du cou, qui est la plus musclée. Les pouces, travaillant de concert chacun d'un côté de la colonne, couvrent l'ensemble de la zone en un minimum de mouvements. Bon, ça prend bien 5 minutes quand même.
Une fois cette face arrière traitée, on reprend le même travail mais du bout des doigts, légers, comme des ailes de papillon. C'est plus laisser traîner les doigts sur la peau qu'autre chose. Ca, c'est pour détendre. J'ignore si ça a un effet réel sur les muscles, mais sur la personne massée c'est généralement efficace. Les mouvements se font alors de la base du crâne vers le dos, de la colonne vers l'extérieur, symétriques à droite et à gauche.
Une fois le massage terminé, c'est le masseur qui relève la tête de la patiente, et non pas elle qui fait l'effort musculaire pour la relever. Ca évite de contracter trop rapidement les muscles, même s'ils vont tout de suite être sollicités pour maintenir la tête.
On peut, de même que l'on a caressé l'arrière du cou, caresser les côtés voire l'avant. Des caresses, très légères, très lentes, très douces. Surtout aucune force.