Il est possible que vous ne le sachiez pas encore, mais je donne des cours dans plusieurs facs/IUP/écoles d'ingénieur de la région. Plus par passion qu'autre chose. J'aime beaucoup transmettre le peu que je sais. Bref, cet après-midi je faisais le clown sur une estrade devant 40 clampins tellement jeunes qu'on se demande parfois où ils ont posé leur tétine.
Horaire, 14 à 17 heures. Qui dit début à 14 heures dit, pour moi, repas dans le coin histoire d'être sur place. Et qui dit repas dit, évidemment, café en fin de repas.
Erreur, James, erreur. Le café, produit que j'affectionne particulièrement, a sur mon organisme un effet diurétique très particulier. En gros, une tasse de café provoque, une heure après, un besoin pressant dont le volume n'a rien, mais alors vraiment rien à voir avec celui de la tasse de café. C'est d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles je bois deux tasses de café au maximum chaque jour, sinon je passerai mon temps à vidanger.
Donc vers 15 heures, je commence à ressentir les joyeux appels de Mère Nature. Qu'à cela ne tienne, la pause est prévue pour la demie, 30 minutes c'est pas la mort. Certes, c'est pas la mort, mais c'est pas la joie non plus. Et, devant 40 clampins, il est difficile de se mettre à se tortiller pour faire passer l'envie et tout ça. Il faut rester digne, l'air de rien.
Bref, 15:30, je décrète la pause. Ca ne rate pas, trois ou quatre étudiants me tombent dessus pour me poser des questions. Je serre les dents et pleins de muscles de la région sous-abdominale et je discute tranquillement. 15:45, ouf, plus de questions, je sors de la salle de cours et me dirige vers les toilettes les plus proches. Sans courir, ça ne le ferait pas du tout.
J'arrive devant la porte, avec un léger élan, ne m'attendant à rien d'autre que ce que la porte est supposée faire, c'est-à-dire s'ouvrir. Et je me ratatine dessus. Verrouillée. Dans cette fac, les étudiants sont forcément des gros sales pas propres, on va quand meme pas les autoriser à se soulager dans la même faience que les profs.
Travaux aidant, les toilettes des étudiants ont été déplacées et je ne sais pas où elles sont. Il me faut donc une clé, et vite. J'avise le secrétariat le plus proche et j'y signale mes besoins (sans mauvais jeux de mots, non non). La secrétaire me regarde de l'air heuuu je dirais d'un air laissant imaginer de vastes étendues vierges de toute vie et surtout de toute intelligence.
"Mais monsieur, nous ne vous connaissons pas, pourquoi vous prèterions-nous une clé ?"
Je tente d'expliquer que je suis intervenant extérieur, gnagnagna... Rien à faire. Autant essayer de danser un tango avec un éléphant. Il faut donc que j'aille au secrétariat de la formation qui me fait intervenir. Lequel est situé dans un autre bâtiment.
La traversée de la cour étant réalisée sous l'oeil des élèves, elle doit être faite à un pas tout sénatorial. Dignité professorale oblige. James Bond a une volonté de fer, elle a pour l'occasion été mise à dure épreuve. Un escalier à monter, la secrétaire est là, génial, j'expose mon problème.
Et elle me répond (gentiment) "Je ne peux pas vous aider, car je n'ai que la clé des toilettes dames".
Gniiiiii....
Finalement, devant mon amicale insistance, elle ira dans un bureau voisin chercher un double du passe pour les toilettes des hommes. Yessss, muni de ce sésame, je me précipite (avec lenteur) vers les plus proches toilettes où, enfin, je vais pouvoir satisfaire les honteuses exigences d'une nature animale quelque peu malmenée.
Un avant-goût du paradis.
Banale histoire de plomberie
jeudi 27 novembre 2003. Lien permanent Points de vie
2 réactions
1 De [Inconnu] - 27/11/2003, 22:42
2 De [Inconnu] - 29/11/2003, 01:15