Nous vivons une époque fooormidable. En certains lieux, inutile de tenter de péter de travers, au risque de se faire cribler de projectiles à haute vélocité et fort pouvoir intrusif. Sauf que l'humain est faillible.

Episode I : Roissy, zone internationale, accès à la zone d'embarquement. Mars 2003.
Les gabelous sont là, qui regardent les passeports de l'oeil exercé du professionnel qui, rien qu'au toucher, détectera la falsification. Les méchants tremblent déjà dans leur slip à l'idée de l'examen. Bref, on se sent protégé.
J'attends patiemment mon tour qui, peu à peu, se rapproche. Et hop, c'est à moi ! L'officiant me regarde, prend le document, l'ouvre, et me dit "Merci mademoiselle". Ce à quoi je suis obligé de répondre "Non, non, pas vraiment" en baissant ma voix d'une quinzaine d'octaves pour la rendre vraiment grave. Il relève la tête, se rend compte de sa méprise (tout de même !) et s'excuse platement. Et son collègue, à côté, qui dit en rigolant "Vous inquiétez pas monsieur, quand il est bourré il fait n'importe quoi".
Bref, on se sent protégé.

Episode II : Orly, accès à la zone d'embarquement. Janvier 2004.
J'arrive au contrôle, derrière une dame d'un âge certain. Nous papotons un peu, le temps que le passager précédent se fasse fouiller puisqu'il fait sonner le portique. La dame passe avec quelques difficultés (ça bipe aussi), je sors une vanne au contrôleur qui se marre, je mets mes affaires sur le tapis roulant pour qu'elles soient radiographiées et je passe le portique. Pas un bip, pas une explosion, rien, nickel.
Je reprends tout et vais m'assoir. L'avion n'est pas pour tout de suite. Puis je réalise, au bout d'un temps certain, que je n'ai pas de carte d'embarquement. En aparté, ça signifie que je n'aurais jamais dû passer le contrôle, il eût fallu qu'on me refoule illico.
Bref, je demande à ressortir de la zone d'embarquement. Regard inquiet de deux jeunes personnes très intéressantes à étudier (mais le sujet n'est pas là), c'est quoi ce zèbre (charmant, faut le dire) qui une fois rentré veut ressortir ? Quand je dis que je n'ai pas de carte d'embarquement et que je vais la chercher, c'est la panique. Défaillance de la sécurité ! Qui a laissé rentré cet individu (mécaniquement suspect) dans la zone super-protégée d'embarquement ? Et si j'avais déposé un p'tit cadeau, invisible à la radiographie, dans les locaux ? Terroristen !
Grâce au ciel, nous sommes en France. De l'autre côté de l'Atlantique, j'aurais fait un séjour d'une bonne journée dans une cellule d'interrogatoire, ils auraient vidé la zone, lâché les chiens, la totale quoi. Là, j'ai uniquement été accompagné par une (fort mignone) personne jusqu'au comptoir d'enregistrement. La présence des forces de sécurité à mes côtés m'a permis de court-circuiter toute la file d'attente. La damoiselle est restée avec moi jusqu'à mon entrée dans l'avion. J'ai ma garde du corps, que personne me fasse chier. Respect des autres passagers.