Avant, le monde était simple.
Dans un café ou une cafétéria, le sucre existait uniquement sous la forme de petits cubes ou parallépipèdes. Simple et facile pour les utilisateurs.
Evidemment, cela posait un problème technique non négligeable. Les sucriers (les boîtes, hein, pas les boîtes; enfin, ceux qui fabriquent les sucres quoi vous suivez un peu ?), donc les fabriquants de sucre avaient des frais importants. Il fallait (sous) payer les milliers d'ouvriers qui, de leurs petites mains, collaient les grains de sucre ensemble pour former des petits cubes ou des parallépipèdes. Tâche dure ! Tâche éprouvante, notamment pour la santé mentale des employés. D'ailleurs, afin de moins soufrir de ce travail ingrat, certains sombraient dans la boisson (d'où l'apparition, il y a une grosse dizaine d'années, des sucres "en vrac'", dont la forme n'est que vaguement cubique), voire le LSD (d'où l'apparition, plus récente, de sucres en forme de coeur, pique, trèfle ou carreau).
Et puis un Kost Killer est arrivé. Et il a dit "piske le sucre en morceau est prévu pour être mis dans une boisson, il va revenir à l'état de grains, lesquels vont fondre". Bon, il aurait bien aimé aller directement au stade du sucre fondu, mais le marché n'est pas encore mur. Par contre, pourquoi s'ennuyer, vendons du sucre en poudre.
Bien sûr, il faut l'emballer, sinon ce n'est guère pratique. D'où l'apparition récente de ces petites pailles de papier que l'on déchire d'un geste viril pour verser ensuite la blanche poudre dans nos boissons.
Ce que je fis ce matin, lors de la pause de mon cours, tout en discutant avec quelques étudiants qui avaient des questions à me poser.
J'aurais p't'être dû mieux regarder la panière dans laquelle j'ai pris une paille.
Paske là, c'était les pailles de moutarde.
Beuh, le café était dégueulasse.