Le plaquiste doit passer "quelque part en avril", mais j'ai décidé d'anticiper un peu, j'me connais, sinon je serais à la bourre la veille du début du chantier. Donc, j'ai décidé de me faire la main sur le démontage de radiateurs; en effet, refaire tous les murs, c'est bien, mais on peut difficilement bosser si les radiateurs sont en place. Dont acte, faut ôter les bestiaux.

Hmmm... J'me renseigne sur Internet, évidemment. Okette, j'ai tout compris. Zyva.

Avant de dévisser les tuyaux d'arrivée et de sortie de l'eau chaude, il faut purger le radiateur. D'ac. Pour purger, on ouvre le purgeur (pour l'entrée d'air) et on dévisse la sortie d'eau. Pour le purgeur, nickel, ça marche, chuis l'dieu du radiateur. Y'a un p'tit filet d'eau qui coule, c'est normal, y'a d'la pression. Je ferme le bidule, et je passe à l'étape deux, dévisser la sortie d'eau, en bas du radiateur. Clé anglaise, on cogite un peu pour savoir le sens dans lequel tourner, et zou la musculature virile se met en marche.

'tain, trop balèèèze le mec. L'écrou bouge pas d'un pet. Rien de rien du tout. Par contre, le radiateur, lui, bouge. Il se fait carrément la malle, ce con, s'arrachant du mur (je savais le mur en mauvais état, mais quand même !). Grosse panique, parce que je n'ai guère envie de tordre ou d'arracher les tuyaux, sinon ça va faire des frais heuuu lourds pour tout réparer.

Le radiateur doit être maintenu quelques instants, pour éviter qu'il ne bascule, le temps que j'aille chercher des supports pour le poser bien droit. Ok, mais comment ? Il peut tomber à tout moment, en équilibre comme il est sur le bas des tuyaux.

Ne reculant devant aucun sacrifice, hop, je tombe la chemise, libérant au passage mes impressionants pectoraux (dommage, pas de spectatrices dans le coin) et zoum, je l'attache à l'arrivée d'eau chaude, je la passe (la chemise, pas l'arrivée d'eau) par la fenêtre et je ferme la fenêtre. Donc, chemise coincée, tuyau tenu... Pas mal. Artisanal, certes, mais pas mal (j'ignore ce que les voisins ont dû penser).

Quelques instants plus tard, ayant passé un tee-shirt (moulant, évidemment, même en l'absence de spectatrices) et m'étant muni de quelques épaisses cales de bois, le radiateur est fièrement posé, bien en équilibre, bien vertical, et à quelques centimètres du mur. C'eut dût être la dernière étape, c'est presque la première, mais l'originalité n'a jamais nuit à personne.


Reprenons la mission première, qui est de vider ce radiateur de son eau. Après quelques "Hargn", "grrr" et "'tain tu vas céder oui ou merdre ?", la sortie d'eau daigne se dévisser. Cool, ça coule, je suis véritablement le dieu du radiateur, si, si. Hop, la cuvette se remplit, je la vide dans le seau que je vais vider lorsqu'il est plein, pendant que la cuvette se remplit que je vide dans le seau que je vais vider lorsqu'il est plein, pendant que la cuvette se remplit que je vide dans le seau que je vais vider... Hmmm déjà six seaux de vidés, j'imaginais pas que ce radiateur contenait autant de flotte, il ne m'avait pas paru si lourd que ça pourtant.

Haaaa oué, j'ai oublié la troisième étape : couper l'arrivée d'eau, en fermant le robinet du radiateur. Pas con comme suggestion. Petit sifflottement innocent, regards vers les cieux, trois tours de la tête du robinet, et deux cuvettes plus tard y'a plus de flotte qui coule. Quelques tours de clé sur l'arrivée d'eau et, fièrement, je peux ranger mon radiateur vide dans un coin.

Finalement, heureusement qu'il n'y avait pas de spectatrices. Elles auraient trop rigolé.

Mais chuis quand même le (demi) dieu du radiateur.