Mon voisin a des poules.

Je ne parle pas là de ces créatures à l'intelligence limitée dont la présence sur une table, généralement en nu intégral, fait apparaître des sourires sur tous les visages. Non, je parle de ces créatures à l'intelligence limitée dont la présence sur une table, généralement en nu intégral, fait apparaître des sourires sur tous les visages...

Heuu merdre. Je recommence.

Je ne parle donc pas de ces créatures à poil (si, si, il reste souvent les cheveux) que l'on se farçit entre copains, mais de ces créatures à plumes que l'on se farçit aussi entre copains.
Bref, mon voisin a des gallinacés dans son jardin. Ledit jardin est clôturé sur trois côtés, le quatrième étant un léger a-pic de cinq mètres. Le raisonnement est imparable, les poules ne volent pas et ne font pas de parachutisme donc c'est pas par là qu'elles vont partir. En plus, elles sont pas connes à ce point.

Certes, mais c'est sans compter sur l'une des spécialités locales, un vent tourbillonant qui, paraît-il, rend fou. Et une poule, même si ça ne sait pas voler de soi-même, n'est pas lourde au point de rester accrochée au sol en cas de coup de vent. Surtout si elle s'est un peu trop approchée du bord non clôturé, et que le vent (tourbillonant, ne l'oublions pas) la prend par traîtrise et par derrière, le vilain petit sale.

Ergo (c'est le cas de le dire), dans un kwwwaaaaak très intéressant, nous avons ce week-end assisté à un largage de trois poulets, digne de la Légion Etrangère (le largage, pas les poulets; quoi que). Les gallinacés n'en ont guère souffert. Les voisins (moi compris) si.

Car les poulets, c'est gentil, mais c'est très con. Et pour les attraper, faut se lever tôt. Malgré nos ruses de sioux, des manoeuvres d'encerclement hautement stratégiques, des appats divers et moult sollicitations amicales proférées de voix très douces, rien n'y fit. Les poulets, ayant goûté à la liberté, n'entendaient pas la rendre si facilement.

Heureusement, le CPNT (Chasse aux Poulets Non Tatoués) est bien implanté dans nos petits bourgs ruraux, et particulièrement bien équipé. On a fini par avoir les bestiaux. A l'épuisette. C'est le front haut et le visage fier que, sous les acclamations de la population en délire, nous avons réinstallé les trois fugueurs dans leur enclos. Qui sera bientôt clôturé totalement. Et électrifié, histoire de ne pas laisser le moindre doute à ses occupants.