Le mollet est l'une des rares parties que l'on peut masser dans la rue sans que les passants n'aient l'impression que vous êtes un couple d'exhibitionnistes (en fait c'est faux, il y a aussi le pied, ainsi que les épaules), ou que l'on peut à peut près correctement se masser soi-même. Il ne faut pas s'imaginer que "le mollet c'est comme la cuisse mais en moins gros". Il y a un détail majeur, qui est que le fémur (l'os de la cuisse, bande d'incultes !) est enrobé de muscles, alors que le tibia, lui, ne l'est pas.

Le travail est un peu différent. La jambe peut être soit allongée (auquel cas le masseur soulève le mollet pour le masser) ou repliée. On démarre à l'arrière du genou, avec les pouces de chaque côté du mollet. Attention, la zone peut être très sensible et douloureuse à la pression, donc coool. Et on descend, en restant bien dans l'axe du tibia, par un mouvement des pouces (perpendiculaires à l'axe du déplacement), qui écrase et écarte le muscle. Les verbes "écraser" et "écarter" ne sont pas appropriés, c'est un mouvement lent et doux qui vise à faire travailler les fibres musculaires tant verticalement ("écrasement", les pouces descendent autour de leur articulation, sans que la main ne bouge) qu'horizontalement ("écartement", les pouces se replient vers la paume). Attention à ne pas tirer sur les poils s'il y en a. On fait ça plusieurs fois (deux ou trois), toujours de haut en bas.

On traite les côtés ensuite, puisqu'on a traité l'arrière du mollet. Ca se fait en deux temps. Le premier, un tiré-tourné-descendant du bout des doigts. Seule la dernière phalange des doigts est en contact avec la peau, et on masse par une rotation assez appuyée tout en descendant lentement vers la cheville. Les pouces peuvent faire le même travail sur l'arrière du mollet, c'est pas interdit. Le second temps est plus dynamique. On repart du genou, et cette fois-ci c'est un martellement du bout des doigts, comme si on jouait au piano ou on tapait à la machine (avec tous les doigts !). Cette phase doit durer plusieurs minutes, toujours du haut vers le bas,on repart du genou quand on est arrivé à la cheville. Du fait de la durée, attention à la crampe dans les doigts.

Enfin, pour finir, on met le mollet en extension totale en prenant le bout du pied et en le ramenant vers le haut, lentement. (sans trop forcer en fin de course, tout de même). On repose le pied, la jambe doit être pliée, et on tapote doucement le mollet, du bout des doigts, sans aucune force, d'un côté puis de l'autre. Le mollet doit être "libre", c'est-à-dire qu'il doit ballotter doucement sous les petites tapes, un peu comme de la jelly anglaise (sauf que si vous dites à votre partenaire que ses muscles ressemblent à de la jelly, il ou elle pourrait mal le prendre).

Si vous voulez fignoler, massage caressant de l'ensemble du mollet (devant, sur les côtés et derrière).