On dira ce qu'on voudra, les blogueurs (et, pire encore, les blogueuses), ce sont des gens comme les autres, mais un peu plus. Donc, quand ils vous poignardent, même gentiment, ça fait plus bobo. Mais comme on les aime bien, on leur pardonne plus facilement.
Toute cette introduction pour dire que je me suis fait traiter de flemmard parce que je n'avais pas relaté la sortie Carnet Rose du 19/20 novembre.
Okette, je relate. Que dis-je, je cafte et je dénonce.

Tout d'abord, appeler une réunion de blogueurs Carnets Roses, c'est pas malin. Quand j'ai dit à la mère de l'Héritier (lequel était avec moi ce début de WE-là) que j'irais avec lui à un Carnet Rose, elle s'est vachement inquiétée. Peut-être les jeunes générations ne connaissent-elles pas l'expression Ballets roses, mais l'ancienne la connaît. Bref, premier éceuil éccueil écueil.

Le samedi soir, nous avions un repas collectif dans un couloir où il fallait choisir soit d'être enfumé, soit d'être gelé. C'est le seul regret que j'ai eu de cette soirée très enjouée, très agréable et même pas remplie que de blogueurs (50% environ). Heureusement, les nombreux et fréquents rires participaient à l'aération dudit couloir. D'ailleurs, les voisins (dans une graaaande salle) nous jetaient régulièrement des regards mi-étonnés, mi-suspicieux. C'est mieux que nous jeter des pierres ou des cacahouètes, faut le reconnaître.

Ensuite, pour l'Opéra, nous devions initialement être huit, mais seuls sept ont pu venir. Il restait donc un billet vacant. N'écoutant que ma bonne âme, juste avant la représentation (dimanche, 15 heures), j'ai tenté de revendre ce billet superfétatoire. Ca a donné un truc comme :
"Pssst... vous voulez un billet ? J'en ai un beau, pas cher, très bonne qualité.
- Racollage sur la voie publique, vos papiers SVP.
- Hé m'sieur l'agent c'est pas moi, c'est un type qui m'a mis ça dans la main, j'sais même pas ce que c'est que ce truc."

Du fait du beau temps, la clientèle potentielle était sans doute partie se promener, et le recyclage du billet fut impossible. J'abandonnai lorsque la sonnerie d'appel des derniers spectateurs a retenti. Après avoir gravi quelques dizaines de milliers de marches, j'ai rejoint le reste du groupe sur les sièges planches à clous bancs d'où nous allions assister au spectacle. J'étais à la frontière entre le groupe et le non-groupe. De l'autre côté de cette frontière, un couple âgé en apparence sympathique.

Le spectacle fut très bien. Vraiment. Si, si, je ne me moque pas du tout. Excellente prestation de Sophie Koch[1]. J'ai éprouvé, à divers moments, de réels frissons de plaisir/émotion (dont lors de Connais-tu le pays et sur la fin du 3ème acte). Y'a qu'un truc que j'ai pas trop pigé, c'est pourquoi l'un des personnages (Lothario) parlait en verlan serbo-croate. Parce que je n'ai absolument rien capté à ce qu'il disait.

Mes voisins du non-groupe étaient de mon avis, d'ailleurs la dame ne cessait de soupirer presque discrètement chaque fois que Lothario marmonait, et elle en profitait pour se battre avec son mari au sujet d'un seul éventail pour deux. A l'entracte (1er/2d acte) madame a fui avec l'éventail, au grand désespoir de son mari qui n'a pas manqué de s'en plaindre pendant l'entracte. Heureusement, sans doute prise de remords, madame est revenue alors que les lumières s'éteignaient et a eu la très bonne idée de ne pas rester (plus de soupirs, merci !) et de rendre l'éventail à monsieur. Qui, tout à sa victoire, s'est vigoureusement éventé durant le second acte, mettant en péril la soigneuse ordonnance de ma coiffure. S'étant (bêtement) foulé le poignet, il est parti à l'infirmerie au second entracte, ne revenant plus ensuite.

A la sortie du spectacle, nous échangeâmes nos impressions, qui toutes furent positives.

Entre les membres du groupe, le spectacle en lui-même, et les crèpes chez Samantdi ensuite, je n'ai aucune forme d'hésitation à dire que ce furent de très grands moments.

Je recommence quand vous voulez.

Notes

[1] Une conséquence directe, pour ma part, est que je vais aller voir Cosi fan tutte, fin janvier. Il semble qu'il y a toujours quelques vendeurs de billets-en-trop, j'ai mes chances de. Et si ça marche, je ferai peut-être bisquer mon amie la fée. Je ne suis pas au-dessus de certaines mesquineries.