Tout d'abord, honneur au beau sexe. La très fidèle, très troublante et plus que vénéneuse Amanite la Rousse, dont les jouets vous donneront un grand frisson, mais ce pourrait bien être le dernier.
Après avoir ravagé les coeurs dalmates, Amanite est venue dans notre région se mettre à l'abri, comme elle dit avec son délicieux accent, des espérances un peu trop tactiles des forces de sécurité et de leurs gros magnums
. Ne vous laissez pas abuser par ses doux yeux et son sourire enjôleur, à moins d'être fauché comme les blés (mais il est peu probable qu'elle s'intéresse à vous dans pareille situation).
Spécialiste de la séduction, ses victimes se retrouvent enrôlées dans le gang, suivant Amanite partout où elle va et fournissant une aide appréciable lors de l'usage d'une violence justifiée (de mon point de vue en tout cas).
Vient ensuite Maximilien du Rêvenboite, fournisseur officiel de produits qui font rire, garantis d'origine contrôlée, tout contrefacteur s'expose à une visite à la bétonnière la plus proche.
Maximilien a commencé sa carrière à la maternelle, en dealant des billes et des bonbons. Sa véritable révélation professionnelle lui vint en même temps que les boutons d'acné, lorsqu'il put constater à quel point l'usage de certaines substances faisaient faire maintes stupidités à ses rivaux, les rendant ridicules aux yeux des demoiselles dont il convoitait les faveurs. A défaut d'avoir réellement favorisé sa scolarité, ses produits ont mis beaucoup d'animation dans le petit collège de province où il a sévi pendant de longues années. Le jour de son 16ème anniversaire, tous ses professeurs ont poussé un soupir de soulagement, espérant qu'à la rentrée prochaine ils n'auraient plus à apporter leur propre sucre, café et autres de peur d'absorber des substances qui auraient mis en péril leur rectitude professorale.
Le petit commerce de Maximilien constitue l'une des pierres angulaires de mon contrôle régional, rapportant des sommes judicieusement réinvesties dans des entreprises au-dessus de tout soupçon.
Enfin, last but not least, Andrew Vacuum Cleaner, grand pourvoyeur des hôpitaux (quand il est fatigué), de la morgue (quand il tient la forme) et des petits poissons (le reste du temps).
Andrew, après s'être fait son surnom dans les bas-fonds de Londres, a émigré loin des brumes anglaises, des bières tièdes et de la vindicte de trois bookmakers dont il a occis quelques gros clients. Il distribue aujourd'hui des pastilles qui soignent tout, de tailles, parfums et prix variables, mais toujours aussi efficaces.
Arbitre extraordinaire des disputes, son calme, sa probité ainsi que sa précision au tir rapide font merveille.
C'est Andrew qui a formé toute l'équipe à son instrument favori, cinq coups sans recharger, une révolution pour ce type d'outils. Cette arme est redoutable à moyenne distance mais nécessite un entraînement régulier pour être maîtrisée. Lors de la formation du gang, mes trois âmes damnées ont passé un temps non négligeable à apprivoiser l'appareil. Ensuite, l'usage fréquent qu'elles en ont fait leur a permis de rester au meilleur niveau de compétence en la matière.
La liste ne sera pas complète si l'on ne mentionne pas les représentants de l'ordre (qui sont restés dans leur rôle, sans corruption aucune, le fait mérite d'être souligné) ainsi que les pourvoyeurs-malgré-eux de fonds. Ces sympatiques personnes ont agrémenté mon ascension de phrases tout à fait amusantes, comme Au nom de la Loi, vous êtes en état d'arrestation
(pour les premiers) ou Plutôt mourir
(pour les seconds). Au risque de vous surprendre, aucune arrestation n'a dégénéré en échanges de pruneaux, mes collaborateurs préférant passer quelques années à l'ombre plutôt que risquer un accident fatal. Il faut reconnaître qu'ils ont particulièrement bien géré leur casier judiciaire, s'arrangeant pour que les témoins de leurs actions les plus répréhensibles ne soient pas en état de raconter quoi que ce soit à qui que ce soit.
N'allez pas croire que tout fut facile. Mon gang était opposé à deux autres, l'un contrôlé par un individu louche se faisant appeler l'Héritier, l'autre sous les ordres d'une sulfureuse créature surnommée simplement I. la Brune. La lutte pour la suprématie fut serrée, jonchant le sol de nombreuses victimes pas toujours innocentes. Je vous passerai les détails, pour ne dire que ce qui est important :
J'ai gagné au Super Gang. Yé souis lé parrain maintenant.