A l'approche de Rennes, je vois un très beau panneau en bord de route : Bienvenue en Bretagne.
"On est déjà en Bretagne ? fais-je à voix haute. Non, c'est un peu plus loin encore..."
A peine deux minutes plus tard, un voile de pluie macule le pare-brise.
"Ok, on est en Bretagne, j'ai rien dit."

L'arrivée et l'installation se font sans peine, et l'Héritier et moi basculons en mode sesqui-larvesque[1]. Lecture, jeu de stratégie[2], et plage. J'aime pas trop la plage en général, mais celle-là est à 5 minutes à pied, pas vraiment déserte mais presque, et j'avais mon stock de bouquins.

Seule ombre au tableau, le week-end est gâché par une animation de plage. Je n'ai rien contre[3], la plage est grande, on trouve quand même de la place. Et ce sont les vacances, je suis tolérant. Sauf que.

Pourquoi faut-il toujours que ces animations soient accompagnées de hauts-parleurs et de musiques plus qu'approximatives, mais au niveau sonore élevé ? Les animateurs ont-ils si peur de contempler leur propre vacuité qu'ils la meublent par des décibels ?

Nous étions au large, en train de nager à grandes brassées tranquilles, lors du coup de grâce : Le petit Fabien attend sa maman à côté de la sono. Vu le volume de ladite sono, le petit Fabien sera prématurément sourd. L'Héritier n'a pas attendu plus d'une seconde pour rebondir sur cette élégante perche tendue par le destin :
"Si vous voulez que l'on noie le petit Fabien, faites le 1.
- Si vous voulez que le petit Fabien retrouve sa maman, faites le 2.
- Si vous voulez qu'après les retrouvailles, ils soient dévorés par un requin, faites le 3."

Notes

[1] Soit 1,5 larve : lui en totalité, moi à moitié.

[2] Score final dans les 10 - 2 pour l'Héritier, mais c'est parce qu'il me refilait toujours les dés qui sortent jamais les trucs qu'il faut quand il faut.

[3] J'eûs toutefois préféré que ce soit du beach volley, plus heuuu intéressant à regarder, et non pas du beach football.