Banque Populaire
Service clientèle
Grande ville d'à côté

Référence : XJ/06-08-41

Objet : Compte numéro XXXXXX

Madame, Monsieur,

''Ô rage, ô désespoir, ô Banque Pop’ ennemie !
N’ai-je donc tant vécu que pour cette infâmie ?
Et ne suis-je blanchi par mes vues avisées
Que pour voir en un jour flétrir tant de lauriers ?
Mes sous qu'à force d’efforts je mis de côté,
Mes sous, que je vous remis pour les bien compter,
Tant de fois demandai qu’ils me fussent rendus,
Ignorez ma requête, et ne faites rien de plus ?
Ô cruel souvenir d’une confiance passée !
Oeuvre de tant de jours en un jour effacée !
Nouvelle indignité fatale à mon bonheur !
Précipice élevé d'où tombe votre honneur !'' [1]

Ne vous méprenez nullement sur la teneur de cette lettre. Si je m’en remets à quelques vers préliminaires, c’est que la recherche du texte et de son adaptation m'ont un peu calmé. La seule autre approche qui me paraît viable est de prendre un objet contondant et de vous rendre visite afin d’expliquer clairement mes vues et mon mécontentement.

Depuis fin novembre 2003 (comptez bien : presque trois ans !), je ne réussis pas à fermer le compte bancaire professionnel numéro XXXXXX que vous tenez en vos livres bien clôts. A cette date, le compte était crédité de la (modeste) somme de 592 euros et 38 centimes. Il s’agit, je le précise dans l’éventualité où cela ne serait pas clair pour vous, d’un compte inactif.

Je ne compte plus les passages à l’agence de PtitBled, les lettres et les télécopies. Je vous ai écrit le 8 décembre 2004 pour vous faire part d’un ensemble de récriminations sur le fonctionnement de mes comptes à la Banque Populaire, et notamment sur le problème lié au compte en question.

Que se passe-t-il donc ? Contrairement à votre affirmation dans un courrier du 9 février 2005, où vous écriviez :

... Par ailleurs, sauf erreur ou omission de notre part, nous n’avons pas constaté d’aller et retour concernant le compte XXXXXX de YYYYYY. Selon votre souhait, celui-ci est dorénavant géré à l’agence de PtitBled.

je dois à la vérité de vous préciser que :

  • Le compte a été créé à l’agence de PtitBled (voir la copie des premiers relevés).
  • Il a été transféré à l’agence de CoinPerdu sans que mon avis ne m’ait été demandé.
  • Il doit se trouver bien à l’agence de CoinPerdu, puisqu’il y est toujours si j'en crois les relevés récents.

Le transfert spontané d’un compte d’une agence à une autre est une faute de votre part. Ce n’est pas une initiative judicieuse, mais une erreur que je considère grave puisqu’elle est à l’origine de tous mes désagréments – et des vôtres maintenant.

Le compte étant à CoinPerdu, l’agence de PtitBled me dit ne pouvoir procéder à sa fermeture. Et, peut-être le comprendrez-vous si par miracle vous osiez un instant imaginer vous soucier de vos clients, je n’ai aucune intention d’aller me promener jusqu’à CoinPerdu pour fermer ce compte.

Ce petit incident ne prêterait qu’à un bref sourire crispé si, pour m'ôter définitivement toute envie de vous confier ne serait-ce qu’un chewing-gum usagé, vous ne préleviez régulièrement des frais de gestion sur ce compte. Le solde de celui-ci était, en avril dernier, de 405 euros et 35 centimes. Soit 187 euros et 3 centimes que votre non-performance vous a permis de me voler, je ne vois malheureusement aucun autre terme pour décrire cela.

Je suis las de tout cela. Irrité au-delà de ce que le mince vernis de civilisation et de politesse qui m’a été transmis par de saines lectures et une éducation qui, sans être sévère, n’en fut pas moins sérieuse, n’est capable de retenir.

Je veux que toutes ces bétises prennent fin. Donc :

  1. Vous me remboursez le solde en date du 28 novembre 2003 (voir copie du relevé jointe), soit 592€38. Je vous joins un RIB afin de vous éviter de vous perdre en réflexions quant à la modalité dudit remboursement.
  2. Etant, pour une raison qui j’espère vous est évidente, au-delà d’un geste commercial sur d’autres comptes, j’attends de vous un geste financier direct, d’un montant que je vous laisserai apprécier mais que je veux significatif, pour prendre en compte ces trois années d'agacement croissant devant votre non-compétence. A toute fin utile, il y a eu plusieurs recommandés payés de ma poche, plus les télécopies et photocopies diverses, et une dizaine de lettres normales. Sans compter les appels téléphoniques et le temps perdu.
  3. Vous clôturez ce compte, définitivement.
  4. Vous m’oubliez.

Je ne vous lâcherai pas tant que tout cela ne sera pas réglé. Afin de, peut-être, vous motiver, je vous informe que cette lettre, comme celle de décembre 2004 et comme vos réponses (ou absence de), sont publiées sur mon carnet en ligne, à l’adresse suivante : http://nuitsdechine.org/index.php/Moi-et-eux. La publication n’est altérée que pour en retirer les éléments privés.

Dans l'attente de votre diligent remboursement et dédommagement afférent, je vous prie de croire à une totale absence de considération de ma part.

Notes

[1] avec mes excuses à Pierre Corneille, qui n'a vraiment pas mérité ça.