Lorsque je suis arrivé, une table était déjà presque pleine et trois esseulés semblaient relégués à une seconde table. Après les salutations d'usage, les blogueurs sont des gens polis, je suis allé rejoindre les trois jeunes perdus dans un monde de brutes. J'ignorais le piège dans lequel je venais de tomber. Parce qu'autant le dire tout de suite : les jeunes filles d'aujourd'hui, ben c'est plus ce que c'était. N'allez pas croire que je critique toutes les évolutions des vingt dernières années, mais bon quand même hein faudrait pas exagérer non plus.

Winnie et Kmille, il est préférable de les inviter au ciné plutôt qu'au resto. Sous des apparences tout à fait charmantes, doublées d'une conversation intéressante, elles cachent toutes deux un appétit plus que féroce rappelant le vélociraptor moyen en action, en mieux élevé parce qu'elles se servent des couverts. Je suis persuadé qu'il y a un truc, genre des comparses cachés à l'autre table[1] qui faisaient disparaître la nourriture de leurs assiettes pendant que mon attention était ailleurs. Aleske a bien essayé de suivre, avec force courage, mais il a dû jeter l'éponge au milieu du plat de résistance. Il y avait longtemps que, pour ma part, j'avais hissé le drapeau blanc. J'ai d'ailleurs été privé de dessert, pour ajouter l'insulte à la défaite.

Hormis l'épisode gastronomique déstabilisant, et malgré des serveuses aussi sympatiques que des portes de prison (nous avons eu droit à la police municipale alors que nous nous préparions à partir, non M'sieur on a tout payé on tente pas de se sauver comme ça[2]), le repas fut une franche réussite. Outre des sujets hautement philosophiques (feriez-vous du bouche-à-bouche à Le Pen pour lui sauver la vie ?), on a parlé du câblage des claviers USB Mac (merci Da Scritch, je ne regarderai plus mes claviers comme avant) et Spica a tenté de me revendre son appareil photo, il faut que j'y réfléchisse.

Puis nous nous rendîmes à la Prairie des Filtres, non sans envisager de braquer un photographe pour lui prendre son pied.

La discussion s'est rapidement orientée vers des histoires de chats dont on ne sait s'ils sont morts ou pas morts et, par une extension racontée par Pierre, de possibilités de bières dans des frigos. On a aussi parlé de pulls tricotés lâches ou serrés, de coups d'arbre qui font plus mal que des coups d'air, et du prochain Toulouse Carnet parce que toute réunion doit finir par le choix de la date de la prochaine réunion. J'aurais aimé suivre la suite du cours La Physique expliquée à Samantdi, mais une nature cruelle ne cessait de me rappeler que j'étais en manque de sommeil et il m'a fallu m'éclipser.

Notes

[1] qui vont se dénoncer, ne me laissez pas dans le doute, c'est ma conception de la féminité qui est dans la balance.

[2] Ils venaient voir si le conducteur d'une camionnette particulièrement mal garée n'était pas dans le restaurant, pour lui éviter d'aller chercher son véhicule à la fourrière.