Je me souviens, dans mon tendre âge, lorsqu'il me fallait négocier une soirée chez des amis avec mes parents. Pour résumer, ce fut toujours non jusqu'à ce que je tangente ma majorité. Comme ce que l'on ne sait pas ne peut pas faire de mal, il m'est arrivé - l'internat peut avoir du bon - de rester le week-end, officiellement pour travailler, officieusement pour faire la bringue avec des copinzécopines. En conséquence, l'Héritier n'a pas eu à ourdir de plans aussi retors ; nous n'avons jamais eu de réticence à ce qu'il passe un après-midi, puis une soirée, voire un presque week-end chez des amis. La seule contrainte qui est imposée est de savoir où il sera, et d'être relativement certains qu'il y aura des adultes pas trop loin[1].

Vendredi dernier, il m'a donc informé que, le week-end prochain (premier week-end des vacances de Toussaint par ici), il était invité à une soirée chez un ami, à partir du vendredi soir. Toutefois, dans sa formulation, j'ai senti qu'il y avait autre chose, genre je dois demander un truc de plus, mais je ne sais pas trop comment le tourner. J'avoue que je m'attendais à moitié qu'il me demande l'autorisation de puiser dans ma réserve de moyens mécaniques anti-conceptionnels et prophylactiques[2]. Ce fut bien pire.

Il n'est pas invité à une soirée.

Il est invité à une Lan-party, et il faut que je lui prête un de mes ordinateurs.

Argh. Je me meurs.

Notes

[1] Si vous posez la question : non, dans ces situations, l'Héritier ne reçoit pas de téléphone portable pour rester joignable. Je suis réfractaire à ce genre de flicage.

[2] Autrement appelés préservatifs.