Je n'ai pas pour habitude de détromper les gens lorsqu'ils font une supposition erronée à mon égard - quand bien même celle-ci m'est défavorable. C'est toujours amusant de voir leur réaction quand ils réalisent qu'ils se sont trompés. Le plus souvent, c'est au sujet de mon âge. L'apostrophe "jeune homme" se fait plus rare, mais elle n'a pas encore disparu.
Toutefois, ce n'est pas à un "jeune homme" que j'ai eu droit, mais à quelque chose de plus péjoratif (quoi que), exprimé en mode non-verbal uniquement.
C'est une histoire de mariage : mon beau-fils souhaite convoler en justes noces avec une de ses compatriotes, le mariage devant être célébré en notre belle capitale régionale. Les deux futurs ont rempli leur dossier, comme ma CeT et moi avons fait il y a quelques mois, et l'ont déposé. Le service de l'état-civil a fait son travail de vérification et a relevé une erreur. L'explication téléphonique de la dite erreur n'ayant suscité que de très nombreux points d'interrogation de la part des futurs époux, mon assistance a été requise[1] pour comprendre le pourquoi du comment.
Dans une telle situation, le plus simple est de passer directement au service approprié. On perd certes un peu de temps, mais on ressort généralement avec tout ce qu'il faut. Ma future belle-fille par alliance et moi allâmes donc, hier après-midi, au bureau des mariages. La personne qui nous a reçu, voyant un couple venu comprendre quelle erreur s'est glissée dans un dossier de mariage, a tiré, un peu hâtivement mais plutôt naturellement, la conclusion que nous étions les deux futurs époux.
Un homme qui, bien qu'ayant de beaux restes, merci pour moi, fait quand même dans les 35 à 40 ans. Et une jeune femme slave à laquelle il est difficile de donner plus de 25 ans, non résidente dans notre beau pays.
Bref, un vieux cochon qui s'achète une jeunette de l'Est pour lui tenir chaud la nuit.
Le comportement de notre interlocutrice est resté impeccable, professionnel et tout ce qu'il faut. Toutefois, son attitude non-verbale était emprunte d'une nette réprobation. Jusqu'au moment où, pour retrouver le dossier, elle m'a demandé mon nom. J'ai alors souligné que je n'étais pas le futur mari, tout en donnant le nom de ce dernier.
L'attitude non-verbale réprobatrice s'est évaporée aussi vite qu'une promesse électorale après le scrutin.
Nous avons eu le fin mot de l'histoire quant au dossier : une lettre de trop dans la transcription cyrillique/latin du prénom de mon beau-fils dans des documents produits par le consulat d'Ukraine. Ca ne semble pas grand chose, mais ça suffit pour bloquer le dossier de mariage.
Notes
[1] Merci Chérie !