Je m'en souviens encore, de ce réduit poussiéreux où s'entassait un fatras de vieilleries que ces membres de la famille ne voulaient pas encore jeter. J'y passais des moments délicieux, dans l'odeur sèche du papier journal, à lire de vieilles revues jaunies par les ans. Je tombais parfois sur des pépites, comme toute une série d'exemplaires antédiluviens du Journal de Tintin.

Année après année, durant les vacances que je passais là-bas, je me replongeais au moins une fois dans ces vieilles feuilles, leur donnant une seconde vie. Jusqu'à ce que l'âge adulte m'en éloigne.

Lors de mon dernier passage dans cette branche de la famille, j'ai constaté que les journaux n'avaient pas été jetés. Ils n'étaient plus au grenier, la maison ayant été vendue. Ils se trouvaient dans la chambre de l'un des jeunes, et avaient ainsi trouvé une troisième vie.

On ne jette pas grand chose, par chez moi...