Gibran, dans un très beau poème sur le mariage, écrit

Mais qu'il y ait des espaces dans votre entente.
Que les vents des cieux puissent danser entre vous.
Aimez-vous, l'un l'autre, mais ne faites pas de l'amour un carcan.
Remplissez, chacun, la coupe de l'autre, mais ne buvez pas à la même.
Donnez-vous l'un à l'autre de votre pain, mais ne partagez pas le même morceau.
Chantez et dansez ensemble, et soyez joyeux, mais que chacun demeure isolé,
Comme sont isolées les cordes du luth, bien que frémissantes de la même musique.

Ce n'est pas de l'amour en pointillés, qui me paraît véhiculer une notion de je t'aime/je ne t'aime plus. C'est plutôt de l'amour en relief. Chacun demeure, indépendemment de son appartenance au couple. Les petites séparations ne font que rendre plus intenses les moments ensemble.

L'aube n'est jamais aussi belle que quand on l'a attendue toute une nuit.