Onze heures d'avion (vol direct Paris-Hanoï), plus une heure pour récupérer les bagages, et nous voici, l'Héritier et moi, à destination. Avec cinq heures de décalage horaire dans les dents, et une nuit blanche, nous sommes modérément zombies.

Il fait lourd et très humide, mais rien de bien surprenant. Le guide qui nous accueille dit qu'à partir de midi ce sera mieux. Nous passons à l'agence, où nous avons droit à un excellent thé vert et la facture du solde du séjour. Verdict du jeune homme : "Ici, ils sont quand même vachement trop polis". Ce n'est pas faux.

La conduite au Vietnam est quelque peu étrange. Assez coulée, rien à voir avec nos taxis par exemple, mais ça va quand même dans tous les sens. Genre gentiment anarchique. Les deux-roues circulent entre les voitures, s'engagent dans les carrefours un peu n'importe quand[1], ça se frôle sans se toucher, ça klaxonne pour se signaler aux autres... Dans notre beau pays, si on tentait la même chose, il y aurait de la tôle froissée partout et des piétons écrasés à tous les carrefours. Pas ici. Le guide dit que, pour traverser une rue en tant que piéton, il faut y aller cool et surtout ne pas reculer. Cela pourrait surprendre le conducteur qui vous tangente par l'arrière. Nous avons testé, et c'est plutôt vrai. Faut pas y aller bille en tête, rester prévisible pour les autres, regarder et s'adapter tout en avançant, et tout se passe bien.

La chambre à l'hôtel donne sur une arrière cour et pas sur la rue, donc silence. Hormis un putain de coq qui chante toutes les cinq minutes entre 4 et 6 heures du matin[2]... Gros écrasement sur les lits pendant quelques heures, et nous voici partis en quête des mystères insondables de l'Asie. Plus prosaïquement, d'un endroit où manger. Cette première contrainte traitée, nous flânons dans le vieux quartier colonnial et repérons les lieux pour demain.

Hanoï, lac de l'épée

La nuit tombe tôt. Notre état de semi-délabrement aidant, retour à l'hôtel vers 19:30, douche et dodo.

La seconde journée a mal commencé : le réveil n'a pas sonné. Deux heures de perdues. Pas de quoi en faire un plat non plus, nous sommes en vacances. Le matin, visite du musée de l'histoire du Vietnam - de sa première partie en tout ça, en gros pré-histoire jusqu'au début de la colonisation française. Plutôt bien, même si quelques informations globales sur l'histoire du pays ne seraient pas superflues. Je suppose que les vietnamiens qui visitent savent tout ce qu'il faut, mais ce n'est pas le cas des touristes.

La seconde partie de ce musée est étrange : le musée de la révolution. Période fin du 19ème et 20è siècle, donc la résistance à la méchante puissance colonialiste et la lutte pour l'indépendance, puis la résistance contre l'empire américain et le gouvernement fasciste du sud[3]. Ce pourrait être très intéressant, mais c'est raté : très peu de contexte et mise en perspective, encore moins d'explications. On a la nette impression d'être dans un reliquaire à la gloire des héros du peuple, politiques ou militaires, dans le mode glorification communiste. L'objectif visé est l'édification du peuple, pas un travail historique. Peut-être est-ce encore un peu tôt pour un tel travail, l'ouverture du Vietnam ne datant que de 1991.

Trajet en cyclopousse d'un point à l'autre. C'est sympa, sauf que cela fait vraiment touriste. Le mausolée de Ho Chi Minh est fermé[4] et, de toute manière, nous n'avons pas une tenue vestmentaire acceptable[5] Nous visitons l'ancienne citadelle, dont les gentils français ont fort malheureusement rasé une partie pour y installer un quelconque bâtiment administratif. Il reste quand même de belles choses.

La citadelle d'Hanoï

Notes

[1] Ou je n'ai pas encore pigé les règles.

[2] Nous le découvrons durant la nuit qui suit.

[3] Je ne fais que reprendre les termes utilisés.

[4] Il n'ouvre que quelques heures le matin.

[5] Pas de shorts, entre autres.