J'avais déjà grenouillé avec LaTeX il y a bien longtemps, dans une autre vie. C'était une version pré-LaTeX2e, autant dire que ça date vraiment. Puis la vie a fait que je me suis éloigné de cet outil. Je m'y suis remis il y a environ six ans. J'ai depuis cessé toute utilisation des outils Ouisiouigue[1].

Le déclencheur fut une situation simple : OpenOffice (peut-être portait-il un autre nom en ce temps), un gros rapport (plusieurs centaines de pages), de nombreuses illustrations, des références croisées de partout... Et ce fichu outil qui fait ce qu'il sait faire, c'est-à-dire pas grand chose et plutôt mal.

Les acrobaties pour obtenir une liste des illustrations correcte ! Le casse-tête pour la gestion des références internes, genre voir la section bidule, page machin. Pire que tout, quoi que j'ai pu tenter, le document résultant était laid. Moche. Pas beau.

Bref, sur la forme, c'était à chier à bien trop de niveaux pour que je le tolère.

Après avoir passé plus d'une journée à tenter d'obtenir un document viable, j'ai jeté l'éponge. L'acharnement thérapeutique, ce n'est pas ma tasse de thé. Je suis passé à LaTeX, reprenant tous mes documents en cours. Après une phase de rodage[2], la migration n'a pas duré plus d'une heure par document.

Je n'ai absolument aucun regret, si ce n'est de ne pas l'avoir fait plus tôt.

Aujourd'hui, tout (courriers, compte-rendus, rapports, factures, présentations) est produit avec LaTeX. Non seulement l'outil est performant, mais le résultat est beau. C'est l'avantage d'utiliser un outil dont les auteurs et contributeurs ont sérieusement réfléchi à la typographie et la mise en page. La forme étant assurée, je peux me concentrer sur le fond et exclusivement sur le fond. Cela occasionne un gain de temps phénoménal.

Comme dans les couples bénis, je continue à découvrir régulièrement de nouveaux modules ou façons de faire qui m'enchantent et renforcent ma conviction d'avoir fait le bon choix. Et qui augmentent aussi, jusqu'à parfois des niveaux stratosphériques, le respect que j'ai pour les auteurs et contributeurs à cet outil[3].

Notes

[1] Pas aussi facile qu'on le croit, malheureusement. Il demeure des gens qui sont persuadés que Word ou LibreOffice sont des outils de travail.

[2] La courbe d'apprentissage n'est pas si raide que cela, mais elle existe bel et bien.

[3] Notamment les auteurs de modules. Quand on voit ce que spreadtab ou glossaries peuvent faire, on en reste un peu assis sur son arrière-train.