Au moment où je redémarrai pour rejoindre l'univers civil et, de là, mes pénates, arrivent à ma gauche, depuis la rue, six motos bleues encadrant un véhicule, bleu lui-aussi, l'ensemble étant joliment siglé Gendarmerie Nationale. Tout ce beau monde s'arrète à l'entrée de la gendarmerie, histoire de palabrer et, bien que je présume que ce fut involontaire, m'empêcher de passer.

Donc, j'attends, sous le regard mi-amusé, mi-gêné de ces quelques motards. Ca discute, apparemment pour organiser un trajet, circuit ou je ne sais quoi. Régulièrement, on me regarde, genre Ok, il a l'air de patienter, on a encore quelques minutes pour mettre au point notre truc. Cinq minutes s'écoulent, puis dix, et enfin je vois les gens remonter dans la voiture et, pour certains, enfourcher leur monture.

Les trois première motos démarrent, puis la voiture... et les motards de fin de convoi me font signe de passer. Le hasard faisant bien les choses, je vais dans la même direction que tout ce beau monde. Je me retrouve donc juste derrière un véhicule GdN, encadré par trois motards devant et trois derrière. Sans les sirènes ni les gyrophares, mais quand même...

Whaaaa. J'ai mon escorte personnelle. 'tain, expert de justice, y'a quand même des trucs sympas[1].

Le carrefour suivant mit un terme brutal (et injuste) à mes rêves de puissance, de gloire et d'adulation par les foules en délire. J'obliquai vers la droite et quittai le convoi. D'un coup, l'asphalte perdit beaucoup de sa saveur.

Note

[1] Mais y'a pas que ça, pour paraphraser les Tontons Flingueurs.