Les plus observateurs de mes lecteurs n'auront pas manqué de noter, sur cette photo, la souris : verticale et placée à gauche du clavier. Ce choix vient toujours de raisons ergonomiques
- la position verticale est plus naturelle pour la main
- le placement à gauche vise à soulager le bras droit et la tendinite (qu'il ne faut pas oublier, elle est à l'origine de tout ces trucs)
Ça ne paraît pas un changement excessivement disruptif, pour utiliser un mot à la mode, au-delà de la nécessaire adaptation et d'une bonne configuration du poste de travail (genre inverser les notions de bouton droit/gauche). C'est peut-être vrai pour vous, ça l'est moins pour moi.
Au sens médical, suite à un accident survenu dans ma jeunesse, je suis handicapé à 20% du bras gauche. Dans la réalité, si vous ne le savez pas, et même si vous le savez, vous ne le verrez pas sauf à être très observateur. Il y a un handicap mécanique (prono-suppination limitée) mais surtout un handicap de pilotage (nerf radial qui déconne). Ce qui fait que, pour ma main gauche, les mouvements fins, c'est pas ça.
Or, utiliser une souris, ça demande des mouvements fins. Par exemple, le double-clic. Quoi de plus simple qu'un double clic ? Mais qu'est un double-clic, à la base ? Deux bouton enfoncé
consécutifs, me direz-vous fort justement. Il faut approfondir un tantinet cette définition, en prenant le point de vue du système : dans le flux des événements reçus, lorsque deux couples bouton enfoncé/bouton relâché
se suivent, cela fait un double-clic.
Il suffit d'un quelconque événement intercalaire et il n'y aura pas de double-clic. Par exemple un micro-déplacement de la souris[1]. Ce qui est mon problème. Le manque de précision et de contrôle fin de ma main gauche fait que j'ai d'épouvantables difficultés à produire un double-clic. Je finis toujours (jusqu'à maintenant) par y arriver, mais parfois après huit ou neuf clics et en verrouillant volontairement ma main et le bras. Et, surtout, après avoir augmenté le plafond du nombre de pixels de déplacement toléré pour détecter un double-clic.
Même genre de difficulté pour le clic médian, le majeur gauche ayant une très forte tendance à faire tourner la molette de la souris en même temps. Et le coller
ne se fait alors pas là où je le voulais, ou la sélection ne couvre pas ce qui était prévu. Il est heureux que je n'ai pas besoin de faire un double-clic du bouton médian ou troisième bouton, je me serai déjà pendu avec le fil de la souris.
D'où rage, colère et frustration. J'espère simplement que, entraînement allant, la situation va s'améliorer. Sinon, au diable la tendinite, la souris repassera à droite.
Note
[1] En réalité, il y a un nombre maximal de pixels de déplacement toléré. Je simplifie.